extrait n°20 du livre des soeurs igloo

GRANDE SŒUR IGLOO

 

J’ai peu de souvenirs de ma sœur petite. Le seul dont je me souviens avec une étrange précision c’est celui où je suis allongée près d’elle sur un tapis et je prie tout bas pour qu’elle ne me ressemble pas. J’avais à peine sept ans et je rêvais pour elle. Je l’espérais forte, avec du caractère et une vie remplie d’amie.

Mes prières n’ont pas été veines mais j’ai quelque peu regretté que ma sœur est autant de caractère ! Ma sœur ose dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Eloignez vous les susceptibles (que je suis) ma sœur ne vous épargnera pas !

Je hurle pourtant de rire quand elle s’attaque aux autres car elle le fait avec énormément d’humour.

Ma sœur a l’étiquette de la fille au mauvais caractère et qui se fout de tout. Ma sœur râle normal c’est Claire ! Mais on oublie que derrière son mauvais caractère se cache la petite fille de cinq ans qui aimait jouer au mémori, apprendre toutes les capitales assise sur les toilettes, manger du fromage à quatre heure, qui avait peur de la veille dame qui tirait la langue et qui se cachait derrière sa mère dès qu’elle voyait un vieux !

 

 

PETITE SŒUR IGLOO

 

Je viens de relire mon journal intime quand j'avais environ 14 ans.

J’ai écrit mot pour mot "aujourd’hui je suis de mauvaise humeur, je déteste ma sœur. Elle vient de me dire que Charlotte et Marie (mes cousines) se demandaient comment elle pouvait me supporter, elles aussi je les hais surtout charlotte".

A peine un mois après je notais en PS :"j'adore ma sœur et mes cousines"

Ma relation avec ma sœur a toujours ressemblé à ça : un jour je t'aime un jour je te déteste.

Je me rappelle de moins en moins de mon enfance et de ma sœur petite.

Je me souviens surtout qu'on avait du mal à se supporter, j'étais persuadée que ma sœur me détestait.
On a partagé notre chambre pendant des années, elle avait mis une ceinture au milieu de la chambre  pour la séparer en deux.

Malheur à moi, si je traversais la limite défendue.

Elle me répétait tout le temps que j'étais dans ma crise d'ado, c'est pourtant ma grande sœur mon ainée de 5 ans que me piquait mes pantalons.

Je ne la comprenais vraiment pas. Moi que tout le monde trouvait trop drôle, faisait pleurer sa sœur dès que je lui parlais.

J’étais si méchante que ca?

Mes parents me disaient d'être gentille avec elle car elle était sensible. Mais je voulais être tout simplement moi avec ma sœur!

Le jour où on a cessé de vivre ensemble a été je pense très bénéfique pour nous.

Moi qui prenait ma sœur pour une pleurnicharde, je l'enviais de plus en plus en vieillissant.
Elle était débrouillarde, elle n'était pas fainéante, elle était mince, elle était de plus en plus drôle, elle avait réussi à changer de ville, à faire des activités.

En bref, elle fait tout ce que moi j'aimerais avoir le courage de faire.

En tout cas, je sens bien qu'on s’est rapprochées car elle ne pleure plus à chaque fois que je lui parle...enfin presque…

 

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